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Lelitoulalu

14 mars 2007

Le paradis d’en face

Un jeune Suisse de bonne famille tombe sous le charme d’une mère de famille éplorée. Elle le prend pour son fils, mort dans un accident de moto.

Le narrateur, Thomas, arrive tout droit de Genève. Étudiant, il va passer une année en France, à Paris, dans le cadre d’échanges universitaires. Futur haut fonctionnaire, il a choisi la France pour sa qualité de vie, ses vins et sa cuisine. Un jeune homme qui pourrait être futile, blasé. Sa grand-mère lui a légué une importante fortune. Il est définitivement à l’abri du besoin. Mais à l’image de ses parents, fonctionnaires au service de la confédération helvétique, il a besoin d’un but dans sa vie.

Le personnage imaginé par Paul M. Marchand parait un peu daté. Presque antipathique au début. Et puis un soir, en rentrant chez lui, garant sa moto au pied de son nouvel appartement parisien, il est interpellé par une femme à sa fenêtre. « Nicolas, c’est toi ? » Étonnement du jeune Suisse. Il est seul dans la rue, mais il ne s’appelle pas Nicolas.

Le fils absent

Les jours suivants, le manège se répète. Intrigué, il découvre en interrogeant son voisinage que cette femme, Marguerite, est un peu « dérangée » depuis la mort de son fils, il y a dix dans un accident de moto. Thomas, oubliant ses préjugés, va tenter de persuader cette mère qu’il n’est pas son fils. Une première entrevue qui va changer le cours de la vie de Thomas. Dans l’appartement de Marguerite, il a changé d’attitude, acceptant de jouer le rôle du fils absent…

Thomas et Marguerite vont se revoir régulièrement. Elle va lui raconter son histoire, leur histoire. Maintenant qu’elle est persuadée que Nicolas est revenu, elle revit ces journées sans lui. Et notamment la première, quand elle s’est retrouvée à la morgue en présence d'un corps sans vie. « Elle demanda à être seule. Aussitôt elle se vida de toute sa souffrance. Le visage et les cheveux de Nicolas furent noyés. Sourde, depuis que la mort s'entassait dans ses casiers, la salle encaissait l’écho de ses cris sans même s’émouvoir. Marguerite s’assagit alors, elle se fit sereine, méthodique. Elle lui souleva la tête et y colla la sienne, tout contre son front, ses mains cajolaient ses tempes et sa nuque. »

Connexion charnelle

Certains passages de ce roman sont d’une grande force émotionnelle. On devine au fil des pages qu’il existe une connexion charnelle entre Thomas et Nicolas. Seule Marguerite s’en rend compte, la renifle avec son flair de mère. La relation entre le jeune étudiant et la vieille femme va évoluer au gré de l’état de santé mentale de cette dernière. Un roman dense, qui offre cependant des respirations jubilatoires comme le jugement de Thomas sur la vie sociale d’une préfecture de province où il effectue un stage, ou l’enterrement de sa grand-mère, personnage haut en couleurs. Profitez bien de ces moments de détente car les dernières pages risquent vous arracher une larme.

« Le Paradis d’en face », Paul M. Marchand, Grasset, 17 €

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13 mars 2007

Bébêtes d'ailleurs

Navis_3  Morvan et Munuera (qui ne seront plus les dessinateurs de Spirou et Fantasio), poursuivent le récit de l'enfance de Nävis, l'héroïne de la série Sillage. La petite humaine, seule rescapée du crash d'un vaisseau spatial, découvre la vie entre le robot domestique Nsob et son bébé tigre Houzo. Après une nuit agitée, Nävis constate qu'elle vient de perdre une dent. Normal à son âge. Mais quand Nsob lui parle de la petite souris qui va échanger cette dent contre un cadeau, la fillette cherche à avoir plus d'informations sur cet animal. Et elle découvre qu'il existe effectivement une bébète qui mange les dents. Mais ce n'est pas une petite souris, plutôt un gros dragon... Une histoire simple et poétique, parabole éducative très efficace sur les équilibres se formant dans certaines sociétés et milieux naturels.

« Nävis », Delcourt, 12,90 euros

11 mars 2007

Le sablier d'or

Irlande secrète, Irlande mystérieuse, Irlande sombre.

Ce thriller de Julie Parsons explore le côté obscur de l'Île émeraude

Sablier_d_or

Quand il arrive dans la région de Cape Clear, à l'extrême sud de l'Irlande, Adam se fait très vite des amis. Il est vrai que ce jeune Anglais, blond, grand et avenant, a un charme indéniable. A la recherche de petits boulots, il s'embarque sur des chalutiers et c'est en revenant d'une sortie en mer qu'il découvre Trawbawn. Une grande bâtisse, entourée de jardins savamment entretenus par Lydia Beauchamp. Lydia est une vieille femme bien seule depuis le suicide de son mari, Alex, et le départ de sa fille Grace. Lydia et Grace Beauchamp, deux femmes écorchées, séparées par une génération mais tourmentées toutes les deux par un passé qu'elles tentent d'enfouir dans les années mais qui revient inexorablement à la surface.

Douloureuses naissances

Lydia et Grace sont donc les deux héroïnes de ce thriller verdoyant de Julie Parsons, néo-zélandaise installée en Irlande depuis presque un demi-siècle. Lydia était une jeune infirmière anglaise pleine de vie jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte d'un chirurgien marié.

Elle garde l'enfant, Grace, et refait sa vie en Irlande,. trouvant un boulot dans un hôpital psychiatrique. C'est là qu'elle rencontre Alex, un patient doux et dépressif. Ils se marient, Grace a ainsi une véritable famille. Un concours de circonstance fait qu'ils échouent dans la grande demeure de Daniel Chamberlain, à Trawbawn. A la mort de ce dernier, Lydia hérite de la propriété quelle bonifie en ouvrant au public les magnifiques jardins.

Tout irait pour le mieux si Grace, à l'âge de 16 ans, ne tombait à son tour enceinte. L'adolescente refusant de dévoiler le nom du père, Lydia fait le nécessaire pour que ce bébé ne soit pas un frein à l'ascension sociale de sa fille. Placée dans une institution, dès que le petit Daniel vient au monde, il est adopté par un couple stérile. Grace, tenant sa mère pour responsable, quitte le foyer familial et poursuit, seule, ses études à Londres. Brillante enseignante, elle se marie et a une petite fille, Amelia, aujourd'hui âgée de 16 ans.

Le lecteur découvre au fil des événements ces parcours de femmes blessées et comprend que Lydia et Grace ne se sont plus parlées depuis 28 ans, autrement dit la naissance de Daniel.

Regrets éternels

Adam, pivot du roman, va quitter son rôle de gentil garçon pour se transformer en ange de la mort, outil d'une vengeance mûrement réfléchie. Il va s'immiscer dans la vie de ces deux femmes déchirées de tristesse malgré le temps passé.

Ainsi, Grace, après une journée de travail,« s'offrirait le luxe de se souvenir. De son bébé à elle, son petit garçon. Arraché à elle à six semaines. Lorsqu'il avait été capable d'ouvrir ses yeux bleus laiteux et de la fixer, une minuscule ébauche de sourire flottant autour de ses petites lèvres molles. Ce soir, où Amelia n'était pas là et où elle avait la maison pour elle seule, elle regarderait le dessin du bébé et elle laisserait libre cours à ses larmes ». Et au même moment, dans sa grande maison vide, Lydia endure un véritable calvaire: « La douleur était devenue intolérable. Une souffrance atroce montait des profondeurs de son être. Elle avait envie de gémir, de sangloter. De supplier qu'on la pardonne, qu'on la comprenne. Mais il n'y avait personne pour entendre ses suppliques".

Julie Parsons utilise ce roman policier pour décortiquer et expliquer comment le passé et les regrets peuvent vous consumer lentement, de l'intérieur.

« Le sablier d'or », Julie Parsons, Calmann-Lévy, 20

27 février 2007

Efficace le vieux Wayne Shelton

Wayne_Shelton_6Baroudeur dans l'âme, Wayne Shelton est quand même prudent, très prudent. Quand il se lance dans une opération, il en étudie tous les tenants et les aboutissants. Sauf quand c'est une jolie femme en pleurs qui lui demande. Conséquence, Wayne Shelton se retrouve, dans les premières planches de sa sixième aventure écrite par Cailleteau et dessinée par Denayer, en difficulté dans un pays africain en pleine révolution. Il a pour mission de délivrer un journaliste français pris en otage par les rebelles. Le personnage, imaginé par Jean Van Hamme, est donc animé par un nouveau scénariste. Ce dernier tente de l'humaniser un peu. Dans cet album, il est presque amoureux... Action, coup de théâtre, retournement de situation : la machine fonctionne parfaitement : une bonne BD de distraction, efficace et dépaysante.

« Wayne Shelton », Dargaud, 9,80 euros

26 février 2007

Nombrils sans pitié

Nombrils_2Depuis quelques temps elles font les beaux jours de Spirou chaque semaine. Les Nombrils ce sont trois jeunes filles fréquentant le même lycée. Elle sont amies, mais dans ce trio elles ne sont pas sur le même pied d'égalité. Jenny et Vicky, mignonnes et surtout garces, sont persuadées que tous les garçons sont à leurs pieds. Karine, la troisième de la bande, surnommée également l'asperge, est timide, introvertie, serviable et très naïve. Mais Karine a quelque chose de spécial qui a tapé dans l'oeil du beau Dan. Conséquences Jenny et Vicky vont passer tout cet album (le second de la série) à tenter de briser cette idylle naissante. C'est très actuel, pas du tout politiquement correct, et cela plaît beaucoup aux adolescents d'aujourd'hui. Imaginés par un duo québécois, Delaf et Dubuc, ces gags font toujours mouche.

« Les nombrils », Dupuis, 8,50 euros

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25 février 2007

Le syndrome Copernic

Vigo Ravel, en réchappant à un attentat, découvre une vaste machination dont il semble être le pivot. Un roman français entre thriller et fantastique.

Le_syndrome_Copernic

Quand on est persuadé être un malade mental et que l'on découvre qu'en réalité on est normal, il faut du temps pour s'adapter. C'est la trame de ce roman d'Henri Loevenbruck se passant dans une France contemporaine. Tout commence par un attentat dans une tour de la Défense. Il y a des centaines de morts. C'est à ce moment que Vigo Ravel prend la parole. Le narrateur explique : « J'ai 36 ans et je suis schizophrène ». Ce matin-là, il allait voir son psychiatre, mais arrivé dans le hall de l'immeuble, il a entendu des voix dans sa tête et a deviné qu'il devait quitter ces lieux avant que tout n'explose.

Après une fuite éperdue dans la capitale, il dort presque une journée complète. Ce n'est que 36 heures après l'explosion qu'il retourne sur les lieux de l'attentat pour avoir des nouvelles de son médecin. Premier étonnement, les secours lui affirment qu'il n'y avait pas de cabinet médical dans la tour. Des incohérences qui vont aller crescendo. Ses parents sont injoignables, l'entreprise qui l'employait n'existe plus, deux hommes en survêtement gris tentent de l'enlever. Il décide alors de ne plus prendre les médicaments qu'il avale depuis des années. Le choc est rude mais salutaire.

Protocole 88

Errant dans Paris, se demandant s'il ne devient pas complètement fou, il ne doit son salut qu'à un message mystérieux, déposé à l'accueil de l'hôtel miteux où il a trouvé refuge. Le petit papier affirme qu'il n'est pas schizophrène, que son vrai nom n'est pas Vigo Ravel et qu'il doit trouver les protocole 88. Arrivé à ce stade du récit, le lecteur se demande quand va prendre fin ce cauchemar. Car en ne suivant que le héros se posant de plus en plus de questions, on se sent emporté avec lui dans la spirale de la folie. Il faut l'arrivée d'un second personnage principal pour stopper la descente. Agnès, jeune inspectrice de police, tape dans l'oeil de Vigo. Malgré sa timidité maladive, il trouve le courage de lui offrir un verre dans un bar. C'est attablé face à elle que Vigo découvre une première clé : les voix qu'il entend dans sa tête ne sont pas des hallucinations mais les pensées des gens proches.

La suite du roman, de plus en passionnant, raconte de façon très réaliste l'enquête de Vigo et d'Agnès pour découvrir la réalité. Henri Loevenbruck, après un début très angoissant, finit par de l'action et de grandes révélations. Manipulations, expériences interdites, secret d'Etat, le futur décrit par l'auteur nous pend au bout du nez. Un récit qui devrait certainement intéresser des producteurs de cinéma.

« Le syndrome Copernic », Henri Loevenbruck, Flammarion, 19,90 €

29 janvier 2005

L'expert Cette enquête entre passé et présent est

L'expert

Cette enquête entre passé et présent est tout simplement passionnante. Frank Giroud, déjà remarqué avec son Décalogue, aime ces séries permettant de jongler avec les époques. Cet expert c'est Adam Robak, un collectionneur d'art, propriétaire d'une très belle toile de Hans Roeghlin, « Le triomphe de Saint-Waldemar ». Mais selon une historienne, cette toile ne peut être qu'un faux grossier puisque le peintre aurait représenté cette scène historique plus d'une année avant qu'elle n'ait véritablement lieu. Au même moment un mystérieux arbalétrier tue les descendants des protagonistes de la toile. Dessinée par Brada, dessinateur de l'ex-Yougoslavie, cette série s'est imposée comme une des meilleures nouveautés de la collection Loge Noire. Le second tome permet au héros de progresser dans son enquête entre Pologne, Italie et France alors que le lecteur peut en même temps découvrir les secrets du fameux triomphe de Saint-Waldemar. (Glénat, 12 €)

Krän le barbare

Il est aussi marrant que brutal, aussi comique que destructeur : Krän le barbare ne fait pas dans la dentelle. Quand il surprend une bande de démons tentant d'enlever la belle Princesse Viagra, il intervient avec autorité répandant tripes et boyaux des malfaisants à 100 mètres à la ronde. Avec son comparse Kunu, vieillard libidineux ayant des vues sur la belle princesse, Krän va conduire cette dernière jusqu'au château devant accueillir les noces de la belle. Mais la joie et la bonne humeur auront bien des difficultés à s'imposer dans cette cérémonie particulièrement animée. Eric Hérenguel a décroché le gros lot en créant ce barbare aussi bête que méchant. Pourtant, allez savoir pourquoi, on a une sorte de sympathie incontrôlable pour cette masse de muscles totalement dénuée de cervelle. Peut-être qu'inconsciemment on rêve de pouvoir, comme le héros, casser la tête (et le reste), de tous ceux qui nous importunent... (Vents d'Ouest, 12 €)

Le chant des baleines

Edmond Baudoin, avant tout le monde, a proposé des albums de BD très expérimentaux tant au niveau de la narration que de la création. Dans ce « Chant des baleines », un homme, débarque d'un bateau et se met à marcher vers un but mystérieux qu'il semble seul à connaître. Dans un pays qui semble être le Canada, il va suivre un chemin de fer et rencontrer quelques êtres errants comme lui : une jeune femme, un soldat, un couple de vieillards... Autant de tranches de vie qu'il va confronter à son passé. Le trait noir et charbonneux de Baudoin devient par miracle incroyablement lumineux quand il parvient à faire exploser toute une palette de couleurs. Des planches-tableaux, aux paysages d'une intensité dramatique malgré l'absence la plupart du temps d'élément humain. La nature, découverte par l'intermédiaire des yeux du héros, semble si forte, si prenante. 56 pages hors du temps et de la fureur du monde, 56 pages de simple sérénité. (Dupuis, 12,94 €)

La nuit de Saint-Germain-des-prés

Nouveau dessinateur pour l'adaptation en BD des aventures de Nestor Burma du regretté Léo Malet. Jacques Tardi passe la main à Emmanuel Moynot. Difficile succession mais Moynot, infatigable créateur qui a accumulé un nombre considérable d'albums dans tous les styles possibles et imaginables, s'est coulé sans souci dans le moule mis en place depuis des années par Tardi. Première priorité : être fidèle au roman de Léo Malet. L'adaptation de « La nuit de Saint-Germain-des-Prés », pourtant regorgeant de retours en arrière, est exemplaire. Burma, devant récupérer des bijoux volés, croit tenir une piste. Il rend visite dans sa chambre d'hôtel à un jazzman mais ne trouve dans la pièce qu'un cadavre. Avec sa secrétaire et Marcelle, une amie débrouillarde et gironde, il va remonter la piste jusque chez un écrivain de seconde catégorie jouant un jeu dangereux avec ses connaissances. Un album de liaison avant que Moynot n'impose un peu plus son style. (Casterman, 14,75 €)

22 janvier 2005

La voix des anges, Yossel

 
20 janvier 2005

Donjon parade, Il faut tuer José Bové, Buddy Longway, Lanfeust des étoiles

Donjon Parade

Lewis Trondheim, Joann Sfar et Manu Larcenet : à eux trois les auteurs de cet album jeunesse forment l'avant-garde de la nouvelle bande dessinée, celle qui a redonné des couleurs et du souffle à une institution vivant sur les lauriers du passés. Dans ce quatrième titre de Donjon Parade, série parallèle au Donjon initial, Herbert et Marvin ne doivent pas affronter des monstres biscornus. Leur tâche est pourtant encore plus ardue : ils doivent garder durant une après-midi une classe d'enfants… Une occupation qui ne leur empêche pas de vaquer à leur occupation du jour : déboucher la fosse septique du Donjon. Et ce qui devait arriver arriva : tout ce petit monde est entraîné dans des bas-fonds remplis de caca solidifié. Mais sur ce terreau d'apparence répugnant, toute une flore prolifère en bonne intelligence avec des insectes géants. Un conte écologique comme aiment en raconter Trondheim et Sfar, les scénaristes. Quant à Larcenet, il dessine durant plus de 20 pages des tonnes d'étrons. Bel exploit… (Delcourt, 7,85 €)

Il faut tuer José Bové

Premier album signé Jul, « Il faut tuer José Bové » ne devrait pas passer inaperçu. Le ton résolument caricatural et délirant entraîne le lecteur dans un tourbillon de gags ou de situations toutes plus cocasses les unes que les autres. Dans les premières pages, un industriel vient de confirmer la fabrication en Chine de 800 000 poupées à l'effigie du chantre de l'altermondialisation. Problème : l'Aveyronnais le plus célèbre sur la planète n'est pas d'accord. Seule solution pour le PDG : tuer le leader syndical pour se passer de son accord au moment de la commercialisation. Le capitaliste sans scrupule demande à deux de ses amis de plancher également sur ce contrat. Mais il n'est pas simple d'attenter aux jours de Bové, gardé 24 h sur 24 par des brebis entraînées à toutes les techniques de combat. On croise dans ces 56 pages un tueur pas futé, des clones fabriqués par Raël, des militants altermondialistes et autres bénévoles de la bonne cause. Tous en prennent pour leur grade. Jul a le pinceau acéré. (Albin Michel, 12,50 €)

Lanfeust des Etoiles

Quatrième opus des aventures de Lanfeust dans les étoiles. Le beau guerrier est momentanément séparé de la belle Cixi et de Hébus, son troll préféré. Propulsé des millions d'années dans le passé, il est rapidement capturé par une tribu d'amazones chargée du confort des Ghomos, sortes de gros vers aquatiques très intelligents et télépathes. L'un d'eux « pompe » involontairement tous les pouvoirs magiques de Lanfeust. Il lui reste cependant un brin de séduction et il n'est pas sans effet sur la belle Qäm. Elle jette son dévolu sur cet homme du futur et part avec lui chercher le trou qui siphonne l'océan  et représente un grand danger pour les Ghomos. Pendant ce temps, à l'époque actuelle, Cixi tombe dans un guet-apens des spires du Prince Dheluu, le méchant de service. Bourrées de jeux de mots improbables, de plaisanteries graveleuses au quinzième degré et de belles filles, ces aventures de Lanfeust des étoiles sont bien parties pour égaler le succès de la première série. La faute à Arleston, toujours aussi drôle et imaginatif et à Tarquin, talentueux dessinateur. (Soleil, 12,50 €)

Buddy Longway

La saga de Buddy Longway, western du réel, sans concession, est en train de prendre un nouveau départ. Dérib, le créateur de cet univers, a délibérément choisi de faire vieillir ses personnages, n'hésitant pas dans le précédent épisode de faire mourir Jérémie, le fils de Chinook et Buddy. Cette fois, dans le 19e tome intitulé « Révolte », c'est Kathleen, le second enfant du couple, qui est mise en avant. La fillette est devenue une jeune femme rongée par un désir de vengeance très fort. Des années après le drame, elle n'a toujours pas admis la mort de son frère aîné. En rencontrant Grégor, un jeune dessinateur venu faire un reportage pour un grand journal de cote Est, elle tombe amoureuse et trouve l'occasion de prendre sa revanche. Buddy et Chinook, impuissants face à la tournure des événements, ne sont que les spectateurs de ce nouveau bain de sang. L'histoire de la cohabitation entre colons et Indiens est parsemée de ces rebellions foudroyantes, étouffées par une répression encore plus sévère. Un album pour ne jamais oublier. (Le Lombard, 9,45 €)

13 janvier 2005

Super sensible

Super sensible

Maxime, à peine dix ans, rêve sa vie. Car son quotidien ne le satisfait pas. Ce gamin en pince pour Stéphanie, élue trois fois plus belle fille de l'école dans le classement très personnel de Maxime. Mais Stéphanie ne remarque pas Maxime, elle n'a d'yeux que pour Mathias, un garçon qui sait se battre mais est également super sensible. La preuve, il pleure en écoutant des chansons… Alors Maxime confie son désarroi à ceux qui veulent bien l'écouter : son hamster surnommé Monsieur José et Hulk, son héros préféré trônant en bonne place sur un des murs de sa chambre. Nicolas Poupon a définitivement fait le choix d'une bande dessinée loin des clichés du genre. Pas de héros récurrent ni de rebondissements abracadabrantesques. Simplement l'observation des découvertes et doutes de cette merveilleuse enfance par laquelle on est tous passé… (Paquet, 11 €)

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